Médiation Faune Sauvage : Votre demande concerne un amphibien ?

L’activité de médiation côté « herpéto » est loin de se limiter aux reptiles ! D’autres espèces comme les grenouilles, crapauds, salamandres et autres tritons, font l’objet de questionnements de la part du grand public. Retrouvez tous les conseils de nos médiateurs.

En France métropolitaine, l’ensemble des reptiles est protégé par la loi, par l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Voir l’arrêté ici.


Contacter le pôle de « Médiation faune sauvage » 07 81 31 96 70 (permanence tous les jours) ou mediationfaune@natureo.org

Que faire si… : les conseils du médiateur amphibiens

Accueillir la faune sauvage chez soi

Comme pour tous les groupes faunistiques, les amphibiens ne fréquentent pas tous les mêmes milieux : certains affectionnent les milieux aquatiques (où ils peuvent passer toute leur vie, ou seulement une partie), d’autres les milieux terrestres (qui peuvent être plus ou moins humides, plutôt boisés, plutôt rocailleux, plutôt anthropiques…).

Pour favoriser le maximum de biodiversité chez vous, vous pouvez mettre en place trois types d’aménagements :

  • une mare, qui permettra notamment aux grenouilles et tritons de s’y installer. Cela peut permettre à d’autres animaux, comme des libellules ou d’autres insectes, d’être aussi présents.
  • un milieu plus sec, correspondant à un muret en pierres sèches, un tas de bois et un tas de fumier ou de compost. Celui-ci peut abriter des crapauds qui peuvent rechercher la fraîcheur. On pourra également y trouver des mammifères, comme le hérisson qui s’en servira comme lieu de vie, d’hibernation, et comme nid.
  • une zone d’herbes hautes (une « mini-prairie ») entre les deux aménagements précédents, permettant à la fois d’avoir une biodiversité liée au milieu (papillons, coccinelles…), mais également de permettre aux animaux de se déplacer entre la mare et le milieu sec, en restant cachés de leur prédateur.

Cohabiter avec la faune sauvage

« Des crapauds font trop de bruits à côté de chez moi ! Que faire ?! »

Tous les anoures (amphibiens sans queue) produisent des sons nuptiaux, émis par les mâles, qui servent à attirer les femelles sur les sites de ponte. Chaque espèce possède son propre chant. Certains sont très discrets, c’est le cas par exemple du crapaud épineux (ou crapaud commun), parfois accusé à tort de troubler le voisinage. Les espèces qui font le plus de bruit sont celles qui ont littéralement le plus de « coffre » (les spécialistes parlent de gros « sacs vocaux »), et sur le podium se trouvent le crapaud calamite, la rainette méridionale et les grenouilles vertes. La puissance du chant n’est donc pas proportionnelle à la taille de la bête ! En période de reproduction, les amphibiens ont tendance à se regrouper en masse dans un même point d’eau et jouent alors de véritables concerts (celui qui produira le plus de décibels aura le plus de chances de se reproduire…) !

Il n’y a absolument rien à faire ! D’abord parce qu’il s’agit d’espèces sauvages qui s’invitent de façon spontanée dans les points d’eau qui leur conviennent. Inutile donc d’entamer un procès contre notre voisin si la mare n’est pas sur notre terrain, ce n’est probablement pas lui qui a apporté ces bêtes… Il s’agit aussi d’espèces protégées : leur capture et leur déplacement sont interdits, tout comme leur élimination et celle de leur milieu. Pensons au rôle que jouent les amphibiens dans la limitation des populations de moustiques et autres invertébrés « nuisibles ». Et puis ces concerts ne sont que saisonniers. Bien d’autres « nuisances urbaines » (klaxons, moteurs, gaz d’échappements…) durent toute l’année !

Porter secours à la faune sauvage en détresse

« Je vois souvent des animaux écrasés sur la route, au même endroit. Que faire ? »

Plusieurs espèces d’amphibiens ne rejoignent des points d’eau qu’au moment de se reproduire, vivant le reste de l’année sur d’autres secteurs. Des lieux de ponte peuvent être séparés des secteurs de présence des amphibiens par une route, de plus en plus nombreuses notamment autour des zones urbanisées. Poussés par la nécessité de perpétuer l’espèce, les animaux n’ont d’autre choix que de tenter une traversée, même risquée. Voilà pourquoi, certaines nuits, on peut assister à de véritables « migrations » de crapauds, grenouilles ou encore salamandres. Si la route est très utilisée, c’est le carnage assuré !

Certains secteurs peuvent se situer sur un point de passage privilégié qui correspond généralement à un axe qui existait bien avant l’implantation d’une route ou qui se forme par la configuration du lieu (fond de vallon, zone dénuée de clôture…). Sur ces secteurs, soyons plus vigilants et modérons notre vitesse. Des petits mammifères peuvent traverser, mais aussi des oiseaux, notamment des rapaces qui chassent à proximité des bords de route où leurs proies sont plus aisément attrapées. Il existe aussi des dispositifs (crapauducs et autres « passages à faune ») qui permettent aux animaux de traverser en toute sécurité. Il s’agit là d’aménagements plus complexes mais dont l’effet peut être très positif. Des opérations ponctuelles peuvent aussi être menées pour aider les animaux à traverser et inciter les véhicules à ralentir (signalétique temporaire, panneaux d’information…).

« Un animal est tombé dans ma piscine, ou dans un trou, et ne peut plus sortir. »

La méthode la plus simple est d’utiliser une épuisette, ou un objet sur lequel l’animal peut s’accrocher, sans se blesser (comme un balai), pour le sortir vous-même. Si vous voulez le sauver, mais que vous ne souhaitez pas trop vous en approcher (par crainte ou par phobie), disposez un système lui permettant de sortir de lui-même (comme un tapis à moitié immergé). 

Pour toutes les cavités desquels un animal peut rester coincé (type regard d’eaux pluviales), pensez à les condamner pour éviter que l’animal y pénètre, ou disposer un système permettant à celui-ci de sortir seul.

« J’ai trouvé un animal blessé, et je ne sais pas quoi faire. »

Contrairement aux oiseaux ou aux mammifères, un jeune amphibien est totalement indépendant une fois né. S’il est trouvé affaibli ou blessé, il a donc moins de chance de s’en sortir qu’un oisillon tombé du nid, ou qu’un lapereau qui semble abandonné. Si vous souhaitez le sauver, contactez le centre de soins le plus proche de chez vous.

Halte aux idées reçues !

« Les amphibiens ne servent à rien ! »

Comme leurs cousins éloignés les reptiles, les amphibiens ont un rôle majeur dans l’équilibre des écosystèmes. Ils sont majoritairement insectivores, régulant entre autres les populations de moustiques (en se nourrissant des adultes, mais aussi des larves en développement dans l’eau), et consommant également limaces, escargots, ou vers. Les têtards peuvent être charognards : ils débarrassent ainsi les points d’eau où ils vivent des cadavres tombés au fond. Tout comme les reptiles, ils peuvent se réguler entre eux : certaines espèces consomment les têtards d’autres espèces. Enfin, ils servent de nourriture à de nombreux prédateurs : reptiles, oiseaux d’eau, mammifères carnivores… La présence d’amphibiens est donc signe d’un milieu riche, et bien équilibré !

« Les amphibiens sont venimeux ! »

Cette idée reçue est à prendre avec des pincettes : elle n’est pas tout à fait fausse ! En effet, certains amphibiens (salamandres et crapauds) peuvent sécréter une substance sur leur peau, qui peut se révéler toxique. Elle sert de protection, en évitant à l’animal de se dessécher lorsqu’il est hors de l’eau, et qui dissuade les prédateurs de le consommer. Cette substance peut être irritante. En cas de contact avec l’animal, pensez toujours à bien vous laver les mains ! C’est un système de défense passif, à l’inverse du venin des vipères par exemple, qui l’injectent volontairement dans leurs proies : on parle donc plutôt d’animaux vénéneux.

« Des pluies de grenouilles ! »

La recrudescence soudaine d’amphibiens observés pendant ou après la pluie n’est pas dû à une intervention divine. En effet, ces animaux affectionnent l’humidité, et la pluie est pour eux le signe qu’ils peuvent sortir de leur cachette, pour chasser, se réhydrater, ou simplement se déplacer d’un point à un autre, sans risquer de mourir de dessiccation. Dans certaines régions du monde, il a néanmoins été observé de véritables pluies de grenouilles. Mais ce sont des cas très anecdotiques, et qui s’expliquent par le passage d’une violente tornade : cette tornade qui passe au-dessus d’un point d’eau va « avaler » les animaux pouvant s’y trouver, et en s’affaiblissant, ces animaux retombent au sol. On a donc aussi pu également observer des pluies de poissons, ou même d’oiseaux (étourdis par la tornade) qui se sont retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment.

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